Fiche 15 : l’amélioration de l’hygiène et du bien-être des berruyers

| Partie 3 C) |



Pendant l’Entre-deux-guerres, l’amélioration de l’hygiène publique est une préoccupation constante de la municipalité berruyère.


En 1927, le maire de Bourges Henri Laudier (voir fiche 13) fait appel à l’œuvre française d’hygiène afin qu’elle lui propose un projet de construction de cabines de douches et de bain (document 98). L’établissement, situé à l’angle de l’actuel boulevard Georges Clémenceau et de la rue de la Poissonnerie, est inauguré au printemps 1930. Ces bains à bas prix sont considérés comme anticoncurrentiels par les établissements de bains douches privés et régulièrement dénoncés dans la presse locale par la Ligue des Contribuables, ainsi que par M. Magdalenat, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Bourges. Après la Seconde guerre mondiale, les salles de bains sont progressivement introduites dans les habitations berruyères et provoquent la fermeture des Bains Douches.


Au début des années 1930, le maire de Bourges propose de rajouter de nouveaux bâtiments à l’ancien Hôtel-Dieu, bâti aux XVIè-XVIIs siècles, afin de le transformer en un établissement hospitalier moderne capable d’accueillir les malades dans de bonnes conditions (document 99). Le projet architectural intitulé « Berry, soleil et santé » est adopté en 1931, mais des difficultés financières retardent sa réalisation (documents 100a et 100b). Grâce à une subvention de cinq millions de francs accordée en 1936 par le ministère de la Santé publique, les travaux peuvent débuter à la fin de l’année. En 1938, le sculpteur berrichon François-Emile Popineau – auteur du Monument aux morts de la Première Guerre mondiale inauguré en 1925 – est chargé de décorer la façade du pavillon d’entrée et du dispensaire d’hygiène sociale. Suite à de fréquentes interruptions, la construction de l’établissement n’est définitivement achevée que vers 1950.


A la même période, la municipalité Laudier crée une maternité provisoire appelée « Maison familiale » dans des locaux inoccupés à Bourges, ainsi qu’un service municipal d’Inspection médicale et dentaire. Celui-ci est chargé de dépister les maladies épidémiques et contagieuses – en particulier la tuberculose – et de surveiller la santé des écoliers berruyers. En 1994, l’ouverture d’un nouvel hôpital, le Centre hospitalier Jacques Cœur de Bourges, entraîne le déménagement de l’ensemble des services médicaux installés dans l’Hôtel-Dieu.


La municipalité veut aussi améliorer le bien-être des habitants. Pendant l’entre-deux-guerres, elle modernise le service des eaux et le réseau routier, remplace progressivement les becs de gaz par l’éclairage électrique (voir fiche 6), crée une société d’enlèvement des ordures ménagères (la Berruya) et fait construire une usine d’incinération des ordures ménagères. En 1926, Laudier inaugure le nouvel Hôtel des Postes, situé rue Moyenne, et son jardin (document 104). Celui-ci accueille la statue représentant Louis XI, sculpté par Jean Baffier (1851-1920).


Le maire de Bourges veut aussi embellir le cœur historique de sa ville en créant de nombreux jardins publics. De 1922 à 1925, l’architecte paysagiste de la ville Paul Marguerita est chargé d’aménager les jardins du Palais de Justice, de la cathédrale, du palais Jacques Cœur, de la préfecture du Cher, du square Lahitolle, de la place Séraucourt ainsi que celui de l’Hôtel des Postes (document 101). La ville de Bourges fait aussi acquérir les terrains marécageux des Près-Fichaux, situés au nord du centre-ville, et demande à Marguerita de les transformer en jardin public. Après de travaux, celui-ci est inauguré pendant la XIè Foire Exposition de Bourges, le 23 juin 1930 (document 102). Le beau jardin Art déco des Près-Fichaux comporte plusieurs bassins, un théâtre de verdure, ainsi que plusieurs sculptures originales (documents 103a et 103b).