Fiche 11 : de nouveaux équipements institutionnels

| Partie 2 E) |



En 1682, l’Hôtel de Ville de Bourges quitte l’Hôtel des Echevins (actuel musée Estève) pour s’installer dans le palais Jacques Cœur (documents 75, 76 et 8). L’entretien de l’Hôtel de Ville devenant particulièrement onéreux, la ville de Bourges accepte de vendre le palais Jacques Cœur à l’Etat en 1865, qui y installe le Palais de Justice. En même temps, elle choisit d’installer provisoirement le nouvel Hôtel de Ville dans l’Hôtel Paskiewicz, rue Moyenne, à l’emplacement de l’actuel Hôtel des Postes (voir document 104).


En 1905, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat provoque la remise de l’ancien palais archiépiscopal à la Ville de Bourges. Deux ans plus tard, le maire de Bourges Henri Ducrot estime que l’Hôtel de Ville est exigu et qu’il n’est plus situé au centre de Bourges depuis la création des Etablissements militaires (document 76). Au contraire, l’ancien archevêché est un bâtiment communal bien situé qui dispose de pièces spacieuses et pratiques. Contre l’avis de certains berruyers et d’une partie du conseil municipal, il obtient que l’ancien palais archiépiscopal soit transformé en Hôtel de Ville en 1910 (document 7). Dans les années 1980, la mairie de Bourges devient de plus en plus étroite : un nouveau bâtiment est construit en 1992 afin d’accueillir l’actuel Hôtel de Ville.


Une prison cellulaire départementale est érigée en 1882 par les architectes Bussières et Pascault. Le projet est une application de la réforme pénitentiaire de 1876 qui engage l’Etat à participer pour moitié dans la dépense de construction de ce type d’établissement. Exclue de la ville par un grand mur d’enceinte, la prison du Bordiot est un monde qui vit en autarcie. Située derrière la gare et sur la butte d’Archelet, elle est constituée de trois branches inégales selon un plan synoptique (document 78).


A la même période, la société considère qu’elle doit enfermer les « fous » assimilés à des personnes dangereuses et violentes. A Bourges, comme partout en France, le « fou » est longtemps confondu avec les autres exclus sociaux tels que les mendiants, les épileptiques, les « gâteux » et partagent avec eux les mêmes structures d’enfermement. Ce sont l’Hôpital général, l’Hôpital Saint-Julien et surtout l’Hospice de Saint-Fulgent créé en 1768. En 1872, le Conseil général du Cher décide de regrouper nombre de ces exclus sociaux dans un lieu unique : l’Asile départemental d’aliénés inauguré en 1874 (documents 79 et 80). Cet établissement est situé au lieu-dit « les Beaux-Regards », à l’écart de Bourges comme la prison du Bordiot, entre l’actuelle rue Louis Mallet et la route de la Chapelle. Il comprend plusieurs grands pavillons d’hospitalisation, une chapelle, des réfectoires et des galeries couvertes de circulation construits entre 1874 et 1895.


L’asile est entouré par des hauts murs. Afin de prévenir les évasions, l’établissement organise des rondes régulières. Les soins sont réduits, faute de médicaments. Pour calmer une personne « agitée », les « gardiens » de l’asile en sont réduits à mettre une camisole au malade et à l’isoler dans une cellule. Au cours du XXè siècle, de nouveaux traitements médicaux voient le jour qui permettent de soigner les malades, voire de les guérir. A la place de l’enfermement, on choisit d’aider les hospitalisés à retrouver une vie normale. En 1938, l’Asile départemental d’aliénés se nomme désormais « Hôpital psychiatrique de Beauregard ». En 1975, ce dernier devient le Centre Hospitalier Spécialisé de Bourges (actuel C.H.S. Georges Sand).


D’autre part, la gendarmerie départementale quitte l’Hôtel Cujas qu’elle occupait depuis 1826 pour s’installer dans une nouvelle caserne en 1883, située grande rue Charlet (actuelle rue Nicolas Leblanc). En 1891, le musée vient s’installer dans l’Hôtel Cujas devenu vide (actuel musée du Berry). En 1913, l’ancien Grand Séminaire rue des Arènes est transformé en Palais de Justice. Pendant la Première Guerre mondiale, mais de façon provisoire, d’autres bâtiments berruyers sont transformés afin de faire face aux besoins de la population. Par exemple, le séminaire Saint-Célestin, actuel lycée Jacques cœur, est aménagé et transformé en logements (voir fiche 12).